Peut-être endormis par leur domination sur les terrains voisins, le pouvoir en place, que ce soit le clergé de l’évêque Patou, la noblesse ou famille royale Big, Mac et Mickey ne voient pas la révolte grandir, le Tiers-Etat s’organisent et les Sans Culottes de l’IUT vont frapper les premiers. La grande peur commence, surpris et désorganisé par l’envie de leurs opposants, les défenseurs de l’ancien régime cèdent peu à peu, comme à l’image de notre géoliers, qui, à lui tout seul, ne peut empêcher la prise de la basse quille, symbôle du camps d’entraînement des Junassols. Quelques Chouans tentent vainement de contre-attaquer mais sous l’air de la Marseillaise et des balles incessantes, de droite ou de gauche le score s’allourdit, Junas tombent, le régime est renversé et des têtes vont être coupées. Absent lors de cette confrontation, un petit bonhomme montent peu à peu en puissance et pourrait très bientôt briguer le pouvoir.
Ebranlé par la défaite des hommes de l’IUT, la Grande Armée Junassole n’en perd pas pour autant l’ambition et la soif de conquêtes et de victoires, peut-être trop. C’est dans cet esprit que les troupes Vadidiennes se présentent un soir d’hiver aux portes du Vidourle, après avoir traversé le fleuve ils s’apprêtent à livrer campagne à Villetelle, la chute sera terrible. Les généraux de la technique Christophe et Mickey, quelques hussards de la roublardises tels Mac ou Fifi, les grognards de la vieille école comme Menes, Juju ou Patou et le nouvel aide de camp de cette équipe, Arnaud, tout ce beau monde étaient prés à défiler en parade pour le premier empire du Football de Junas. Ils avaient tout prévu ou presque, sauf qu’en ce mois de février le froid étaient bien présent sur la vaste plaine héraultaise. Ce fut la bérézina, notre Boule attrapa très rapidement un abreuvoir à mouches**, le Capitaine Christophe englué et heureux comme un poisson sur la paille et c’est toutes les troupes Jaunes et Noires, pourtant se composant de nombreuses vieilles moustaches, quelques crânes et durs à cuires, qui se firent laver les cheveux avec du plomb. La défaite est sanglante pour le chapeau près à descendre la garde pour sa patrie. Malgrè cette déconvenue, les Gardois firent honneur à leur réputation sitôt la capitulation signé, le Petit Caporal en exil et le reste des hommes mirent les dents au crochet, et ne refusère point le Jus de l’Arbre qu’il leur était proposé. Ce moment-là marqua le début de la période noire que je ne conterais pas pour remonter le temps directement à la modernisation du jeu Junassol, une forme de renouvellement industriel qui eut pour premières conséquences l’extermination de l’ennemi juré, Congénies.
Mais qu’ont donc tant révolutionné les ardeurs des Jaunes et Noirs ? Une poussée technologique que les périmés de Congénies n’ont sû admettrent et pourtant la ressemblance était aussi évidente qu’entre un train à vapeur et un cheval de trait. Pour expliquer ce changements radical, plusieurs découvertes et innovations clés en sont le reflet. Le professeur Jourdanov découvre le vaccin contre la plage,le sable fin responsable de son éloignement des terrains depuis la préhistoire ! Pionnier d’une science qu’il nomme lui-même microfootball, il découvre vite les bienfaits d’un bon match sans ballons. La carburation du Fifi laissaient sérieusement à désirer depuis quelques décennies, le renouvellement de sa vieille machine à vapeur par le tout premier moteur électrique contribua au développement de son accélération, des courses à la chaîne, voilà un vrai progrès. La Boule lui aussi innove en délaissant sa bonne vieille roulotte pour un nouveau concept : la caravane, pas facile à décrocher mais plus utile dans les remontées de balles où elle peut s’accrocher à l’adversaire direct, également impliqué dans l’invention de la moissonneuse-tacleuse. Sans révéler toutes les nouveautés de cette belle époque on peut aussi également citer les passes télégraphiés, la turbine à enfiler les buts ou la dynamite de nos attaquants pour faire éclater les défenseurs les plus récalcitrants, bref tous ces acteurs et bien d’autres ont participé au renouveau du jeu à la Junassole, certes tous ne sont pas des Lumières mais le feu d’artifice de ce soir-là valait bien une exposition universelle.
Mais toute montée de modernisme et de développement attire également l’excès et la vermine, ainsi Junas ne devient-il pas un clan ? Une mafia s’installe au sein de l’équipe, les uns voulant proliférer leur propre distillerie, les autres, refutant tout autre proposition que du 51, et une troisième catégorie, criblé de dettes et se faisant attendre pour les régler. Junas n’est pas Chicago mais certains membres font penser à Capone ou John Dillinger, ainsi lorsqu’il fallut attaquer un convoi pleins de ballons du côtés des faubourg de Lunel-Vieil, tout le monde prépara minutieusement les armes. Mais le comité d’accueil fût informés des intentions de Mickey-belle-gueule et sa bande et la fusillade devint inéluctable. Planqués dans des recoins mal éclairés, on pouvait distinguer tapis dans l’ombre Lucky-Christ, le tueur, il dégomme sa frappe avant que le ballon ne soit dans ses pieds, Pat dit le Blond, en général il monte la garde mais sur ce coup-là, c’est lui qui d’un coup de Pat subtil élimina la balance et permit à ses potes d’embarquer la marchandise. Titi le nettoyeur, Le Gitan, Face de Vinasse, Diegolito dit Cui-Cui (on le surnomme ainsi car il ouvre toujours son bec), le Marseillais, la Bande à Dao sont autant de noms bien connus des forces de l’ordre footballistique. Les 5 familles Jaunes et Noires, Gran-Alaterre, Maurel, Muller, Lauze et Labeuche s’allient pour la circonstance mais se tirent facilement dans les chevilles pour le contrôle du lundi soir ou de l’apéro. Tout ce beau monde est surveillé de très près par l’Eliott Ness local, sous la couverture d’un petit journaliste de bas quartier, il arrose tout ce beau petit monde et gère ses stocks de contrebandes de jaunes. La prohibition à Junas serait un tremblement de terre pour lui et le reste de l’équipe mais il veille à la poursuite du trafic local. (à suivre…)